Salut,
je voulais vous parler d’un sujet de société qu’est le développement personnel. Ça fait plusieurs années que ça explose jusqu’à avoir des rayons entiers sur le sujet en librairie et en bibliothèque. J’ai moi-même lu un certain nombre de ces livres et je voulais vous partager mon point de vue sur le sujet.

C’est quoi ?

Selon moi, le développement personnel est un format d’écriture qui amène un individu à se poser des questions sur les objectifs de sa vie afin de les atteindre ou tout du moins d’y tendre. Les formats sont extrêmement nombreux, je pense que chaque individu pourra trouver une « méthode » qui lui correspond et qui l’aide mais il est très difficile de s’y retrouver au milieu de tout ces livres.

Pourquoi maintenant ?

Pourquoi ce mouvement littéraire n’arrive en force que maintenant ? Les gens ont toujours eu besoin de savoir ce qu’ils voulaient faire. Ce n’est pas en lisant un livre qu’on va réaliser nos rêves.

En réalité, le développement personnel a « toujours » existé, d’ailleurs un grand nombre de livres qui traitent du sujet se basent sur des « connaissances ancestrales oubliées », comme les « Accords Toltèques » ou « l’Ikigai japonais ». Toutefois plusieurs raisons m’amènent à croire que les personnes sont plus en demande de ça qu’avant. Je m’explique :

L’individualisme

Avec la révolution d’internet, des réseaux sociaux, on est de plus en plus amené à se comparer et à être comparé avec d’autres individus qui n’ont aucun lien social direct avec nous. On est de plus en plus rangé dans des boîtes sociales avec d’autres individus qu’on ne connait pas et qui pourtant, d’après les statistiques et les chiffres sont comme nous.
Je pense que l’aspect social basique du, on se rencontre, on se « sent », on se teste… est aujourd’hui un réel manque dans les relations. Nous ne sommes plus poussés par des personnes de notre entourage à nous dépasser pour obtenir des objectifs. Ces mêmes personnes qui sont les seules à assez bien nous connaître pour nous rediriger sur le droit chemin lors des moments de doute. Nous sommes sans cesse confrontés virtuellement à des personnes qui sont « comme nous », qui ont mieux ou moins bien réussi, peu importe, on se compare à des inconnus.
Et il est très difficile, selon moi, d’être stimulé par la réussite d’une personne que l’on a jamais vu. Par exemple, j’aimerais être connu et reconnu pour une création dans ma vie, écriture, illustration, jeu vidéo, animation, peu importe. La liste d’inconnus qui ont réussi dans ces domaines est longue, et les regarder ne me fait que me sentir plus mauvais. En face de ça, je vais à l’escalade en ce moment avec un ami. Je le vois franchir des murs que je ne sais pas franchir, je suis piqué par la jalousie, il m’encourage, j’ai la hargne, je m’accroche et je le passe ce fichu mur. Bref, ce n’est pas l’individualisme qui fait que j’ai peu confiance en moi, mais il m’amène souvent à la solitude face à l’échec. Et ça c’est dur.

L’athéisme

Je pense sincèrement que la croyance et la religion amènent un terrain ou tous ces problèmes existentiels sont moindre. Tu as beau échouer et voir tous ces inconnus réussir, tu peux fermer les yeux, croire, et être poussé par cet idéal (Dieu, Jésus, Allah, Amma ou autre). Je ne parle pas en connaissance de chose, je ne suis pas croyant.
Je pense d’ailleurs que ma pire erreur à ce sujet a été d’essayer de l’être. On ne peut pas essayer de croire. Soit on a grandit dans un environnement fertile à des idéaux divins, soit on a été confronté dans sa vie à un événement fort qui nous a ouvert la porte à la croyance, mais je ne pense pas qu’on puisse apprendre à croire. En tout cas j’ai pas réussi 🙂
Donc ce chapitre reste de mon point de vue d’athée, mais je pense qu’une personne qui croit sait au fond d’elle même que, de toute façon, elle est aimée. Je ne dis pas que les croyants n’ont pas besoin de faire appel au développement personnel, quoi que… Je pense qu’une personne qui croit sans douter va plus chercher sa raison d’être en parlant à son Dieu qu’en lisant des livres de développement personnel. Toutefois, le Nouveau Testament de la Bible (seul écrit religieux sur lequel j’ai quelques notions) est une vraie source de situations modernes avec sa morale et ses réponses ce qui peut l’apparenter à du développement personnel. Et ça, c’est sympa.

C’est quoi le but ?

Du fait de cet individualisme et ce manque de soutien « physique » face à des défis, la bataille vers la réussite (de notre vie) est toujours plus difficile. Le développement personnel est là pour permettre à un individu de trouver, juger, corriger et avancer sur différents sujets de vie. A se poser les « bonnes questions », à devenir lui-même, à devenir son propre compagnon de route que ni Doctissimo, ni Jésus peuvent être.

La désillusion

J’ai commencé à lire des livres de développement personnel alors que ça commençait à être connu. Je n’allais clairement pas bien, ma vie était bousculée de tout côté je ne croyais plus en rien et surtout pas en moi. Ces livres sont apparus comme un compagnon de route, qui sauraient me comprendre, me guider et m’aider à trouver des solutions. J’ai commencé à lire les quatrième de couverture pour me faire une idée et chacun avait LA solution à mon problème. J’en ai choisit un et… j’ai été déçu, il n’avait aucune solution. Il soulevait beaucoup de questions intéressantes, mais clairement, à ce moment là je voulais des réponses, pas des questions. J’ai donc décidé d’aller voir un psy et… pareil, que de nouvelles questions.
Et puis un jour, j’ai lu un livre, tout petit (j’en parlerais plus tard) et là, c’était la révélation. Il proposait une méthodologie pour être bien dans ses baskets et elle a à fond marché avec moi. Elle ne m’a pas permis de savoir ce que je voulais faire dans la vie, quel était mon but sur cette planète, mais elle m’a rendu de la consistance en tant qu’être humain. C’est en lisant ce livre que ceux d’avant et ma psychothérapie prenaient du sens, bref, ça a fait avancer toute l’affaire.
Je parle de désillusion parce que j’espérais trouver des réponses en lisant les livres de personnes éveillées ayant pour la plupart essuyé des drames et échec similaires aux mien, qu’ils partagent la manière dont ils sont sortis de ça et que ça fonctionne avec moi mais leurs problèmes ne sont pas les miens, leur acceptation n’est pas la mienne, leur pugnacité n’est pas la mienne. J’étais bien content de les savoir au delà de leurs soucis mais je n’arrivais pas à me défaire du manque de confiance en moi.
Selon moi, les livres de développement personnel n’ont pas de réponse, et les meilleurs livres selon moi sont ceux qui n’en promettent pas. Et c’était ça ma grande désillusion, les bons livres de développement personnels sont ceux qui posent des questions, qui ne cherchent pas de réponse, où chaque chapitre demande à être réfléchi sur papier et digéré avant d’aller au suivant. 

Conclusion

Ce qui est salvateur pour moi est de quitter cette solitude numérique
et de me diriger vers de l’Humain. Internet n’est pas un compagnon, Facebook n’est pas une communauté . Pas besoin de grand choses, une soirée chill accompagnée de vrais gens est bien plus nourrissante pour l’esprit que 100 vidéos culturelles ou divertissantes sur Youtube. Sortez ! Si vous avez des questionnements, parlez-en autour de vous. N’ayez pas peur d’avoir l’air ridicule ou faible, vos amis ne vous en seront que plus reconnaissants d’avoir votre confiance à ce point et pourront enfin vous parler de ce sujet qui les tracasse depuis plusieurs semaines. Cassez ces fichus chaînes sociales du « moi meilleur que l’autre ». On ne peut pas s’en sortir seul, trouvez ou créez votre meute !

Je prépare un second article dans la foulée pour parler des livres que j’ai lu, en attendant :

Bisous 🎉